▌
▌ ▌
▌
Homepage
Accueil méthode animaux ailleurs occident recommandations conclusion biblio
| |
- Les
recommandations des " spécialistes "
-
- Toute une série d'acteurs présents dans le
domaine de l'éducation et de la petite enfance,
médecins (généralistes,
pédiatres,
), psychologues ou psychanalystes le plus
souvent, ont le quasi-monopole de l'information et plus largement
de la communication sur les sujets concernant le
développement des jeunes enfants, et donc en particulier
concernant leur sommeil. Bien évidemment, les
professionnels sont également des individus comme les
autres, avec des repères culturels partagés par
l'ensemble d'une population, et avec une expérience
personnelle qui les met parfois dans des situations analogues
à celles que peuvent vivre leurs patients. Mais si la
frontière qui sépare professionnel et simple
individu n'est pas toujours claire, la portée de leurs
discours est elle fort différente. Le premier a l'habitude
de mettre en forme et de communiquer des recommandations à
travers un large panel de supports : livres, articles dans les
magazines grand-public, interview à la radio ou à la
télévision, site internet. Il arrive au second de
témoigner, mais il n'existe par exemple aucun livre sur le
sommeil de l'enfant écrit par un non-professionnel. Dans
notre société qui donne à la science une
valeur fondamentale et indiscutable, les recommandations de
personnes reconnues comme spécialistes seront
écoutés avec attention. Etre médecin ou
psychologue garanti un sérieux qui oriente le lecteur vers
une écoute bienveillante.
-
-
Aux Etats-Unis
- Les auteurs américains ont une influence
considérable chez nous et il est impossible de ne pas en
tenir compte ici. Ils orientent les discours des
spécialistes français, car dans toutes les
disciplines à l'exception peut-être de la
psychanalyse, ils sont de véritables locomotives.
- Le mouvement culturaliste précédemment
évoqué s'y est considérablement
développé, et les ethnologues ont bouleversé
les conceptions de certains praticiens (109). Des auteurs comme Mc
Kenna ont été le soutien de mouvements populaires
tel que La Leche League, association de femmes allaitantes
née en 1956, qui encourage la pratique du lit familial. De
nombreuses publications (110, 111, 112) font l'éloge du
co-sleeping, du bed-sharing et du family-bed . Mais comme ailleurs
en Europe, les tenants de la séparation sont
également présents. Ferber en est peut-être le
meilleur exemple concernant le sommeil, et ses publications ont
beaucoup influencé nos spécialistes français.
Gary Ezzo (113) a remis à la mode les méthodes
d'éducation axées sur l'autonomie et la
séparation et des pratiques rigoureuses qui semblaient
oubliées. Une lutte féroce s'est engagée
aujourd'hui entre supporters du co-sleeping et adversaires du
sommeil partagé outre-atlantique. Les discussions qui
découlent de ces deux mouvements intellectuels sont
particulièrement violentes car c'est bien de morts
d'enfants que les uns et les autres s'accusent mutuellement.
Cependant certains des auteurs qui autrefois se montraient
très fermes sur le principe du sommeil solitaire,
assouplissent aujourd'hui, sous la pression du public, leurs
positions, comme Ferber et Brazzelton (114, 115).
-
-
-
Apprentissage du sommeil solitaire : les études scientifiques américaines
- Le sommeil solitaire est la norme partagée par la
majorité des scientifiques qui s'intéressent au
sommeil. Elle est parfois implicite et n'apparaît qu'en
filigrane dans les publications. Dans d'autres cas, les auteurs
évoquent la possibilité d'un autre comportement
où la proximité parents-bébé est la
norme : c'est parfois avec condescendance, parfois avec
intérêt, plus souvent pour répondre aux
(rares) scientifiques qui prennent position pour le sommeil
partagé.
- Devant les nombreux problèmes soulevés par le
sommeil solitaire que nous venons de quantifier, ces mêmes
scientifiques se sont posés la question de leur
résolution et donc finalement de l'apprentissage du sommeil
solitaire.
- Plusieurs techniques sont proposées, et parfois
évaluées. La plus connue a été
nommée méthode par " extinction " : il s'agit de
répondre avec retenue aux pleurs du bébé, et
en le plongeant dans l'environnement auquel il doit s'adapter, de
modifier son comportement (voir les détails pratiques
ci-dessous). Cette extinction est plus ou moins graduelle, les
interventions des parents au moment des réveils nocturnes
peuvent varier d'un auteur à l'autre, mais la distance
physique est le dénominateur commun de ces variantes. Les
études montrent que c'est une méthode efficace (116,
117, 118, 119). Aucun effet sur le sentiment de
sécurité et l'émotivité de l'enfant
n'a été décelé (120). Cette technique
est souvent associée à une ritualisation de
l'endormissement, qui doit se faire selon certains motifs qui sont
répétés tous les soirs, en association avec
un environnement précis, en évitant entre autre de
laisser le bébé s'endormir dans les bras ou en
s'alimentant au-delà d'un certain âge. L'objectif est
de permettre à l'enfant de se rendormir en recourant seul
à ces mêmes rituels d'apaisement (souvent liés
à des objets de transition) appris au moment de
l'endormissement. Là aussi, des effets
bénéfiques sur le sommeil ont été
observés (121, 122, 118, 119), les deux dernières
références mettant en avant la meilleure
acceptabilité de cette méthode pour les parents par
rapport à la précédente. Le réveil
avancé a également été
étudié avec une certaine efficacité (123) :
les parents réveillent leur enfant avant son réveil
naturel, provoquant ainsi un état de fatigue précoce
par rapport à l'horaire du coucher habituel, facilitant
ainsi l'endormissement. Anders en 1999 (116) et Ramchandani en
2000 (119) ont analysé de nombreuses études
reprenant l'une ou l'autre de ces méthodes, pour conclure
tous les deux sur leur efficacité. D'après
Ramchandani, l'extinction permet d'aboutir au même
résultat que d'autres méthodes avec une plus grande
rapidité.
- Nombreux sont les auteurs qui soulignent les erreurs de
comportements des parents qui n'aident pas efficacement leur
enfant à s'endormir et à se rendormir seul (84,
51).
- Seule une étude (124) ne montre aucune
différence entre les parents ayant suivi un programme
éducatif et les autres.
- Enfin, l'allaitement maternel étant à nouveau
à l'honneur chez les médecins, ces derniers se sont
posés la question de l'établissement d'un rythme
plus faible des tétées nocturnes, en s'appuyant sur
le fait que ces tétées nocturnes étaient une
des causes de l'abandon précoce de l'allaitement. Plusieurs
études ont montré que les bébés
pouvaient diminuer le nombre de tétée nocturne avant
8 semaines, en suivant un programme basé sur une
tétée " focale " en début de nuit et
l'apaisement du bébé lors de ses réveils
nocturnes en évitant de lui donner une tétée
(125, 74, 73). La tétée " focale " est une
tétée proposée au bébé entre
22H et 24H. Le bébé qui se réveille entre 24H
et 5H est promené, calmé, en évitant toute
surstimulation et en retardant la mise au sein. A 8 semaines, 100%
des bébés qui ont suivi ce programme dorment d'une
traite entre 24H et 5H, contre 23% pour les bébés "
contrôles " (73). Les auteurs ont montré que la
quantité de lait absorbée sur 24H n'était pas
diminuée, le bébé se rattrapant au petit
matin . La distribution de documents, à l'exclusion
d'autres interventions a parfois montré une
efficacité, parfois non. Il semble que participer à
un groupe de discussion, ou être en contact avec des
professionnels ait un impact plus important.
-
- La conclusion de ces études est claire : les
interventions comportementales qui agissent directement sur le
comportement du bébé et de ses parents diminuent la
fréquence des réveils nocturnes avec appels.
- Des limitations doivent cependant être relevées :
certains enfants continueront de se réveiller, aucune
méthode n'est efficace à 100% dans le sens où
aucune méthode ne permet à tous les enfants de
dormir toutes les nuits 10 heures d'affilée. Dans les cas
d'échec, les auteurs mettent en avant la mauvaise gestion
des parents, qui ne suivraient pas à la lettre les
recommandations. Deuxième limitation : en
général, l'évaluation de l'impact de
l'intervention suit de peu l'intervention elle-même, soit
quelques semaines soit quelques mois après. Que deviennent
les enfants plus tard ? Les questions sur les conséquences
psychologiques à long terme de ces interventions restent
également posées. Si le bénéfice
évident au niveau du vécu des parents (dans le cas
de parents ayant comme représentation normative du sommeil
de l'enfant le sommeil solitaire), bénéfice qui
rejaillit sur la relation parent-enfant, semble justifier ces
interventions, il pourrait y avoir certaines conséquences
moins bénéfiques à plus long terme, ou moins
immédiatement décelables, comme je le propose dans
le chapitre suivant. Ce que ces études scientifiques
évaluent est avant tout le sentiment des parents. Ceux-ci
retirent de grandes satisfactions à pouvoir se conformer au
modèle unique qui leur est proposé, et à
enfin se sentir être des parents compétents et
efficaces. On oublie bien souvent qu'une autre solution (le
sommeil partagé) pourrait être choisie, avec des
résultats et des bénéfices encore plus
frappants, y compris en terme de bénéfices
psychologiques. Elle n'a, à ma connaissance, jamais fait
l'objet d'une étude dans le cadre d'une recherche sur la
résolution des problèmes courants de sommeil. Enfin,
ces méthodes proposent une modification du comportement
habituel du jeune enfant comme de nos représentations
associées qui influencent notre vision même de
l'enfant et de ses besoins. Mais peu de personnes en ont
conscience et ces effets restent pour l'instant
ignorés.
-
-
En France
- - des opinions divergentes peu discutées
- Les spécialistes français préconisent
quasi-unanimement le sommeil solitaire, pour de nombreuses raisons
qui sont discutées dans le chapitre suivant. Le
bébé est invité plus ou moins fermement
à dormir le plus loin possible de ces parents.
- Deux voix s'opposent tout de même depuis plusieurs
années à ce discours uniforme en France. Tout
d'abord Hélène Stork dont il a été
déjà question ici, ose présenter en France le
sommeil partagé comme tout à fait normal et
bénéfique pour l'enfant en s'appuyant sur des
observations anthropologiques et des réflexions d'ordre
psychologique . Elle est la seule voix qui se prononce ouvertement
en faveur de cette pratique dans le milieu scientifique
français (voir plus loin). Egalement Edwige Antier,
pédiatre hypermédiatisée (126, 127, 128)
auprès du grand public, ouvre des possibilités plus
proches d'un maternage de proximité et encourage les
parents à rester jour et nuit auprès de leurs jeunes
enfants.
- Ce qui est particulièrement troublant en France, c'est
l'absence complète de discussion sur ce sujet. Si
Hélène Stork est encore mal connue du grand-public,
on peut penser que les spécialistes connaissent ses
articles et ceux d'auteurs aujourd'hui célèbres aux
Etats Unis comme Mc Kenna. Alors qu'aux Etats-Unis les auteurs se
répondent par articles interposés, n'hésitant
pas à critiquer tel ou tel point de vue, ici en France, le
calme plat règne. La seule publication (108) à ma
connaissance qui ait évoqué les deux points de vue,
sommeil partagé et sommeil solitaire, a évité
pratiquement toute confrontation. Si Hélène Stork
(104) reprend longuement dans son article les prescriptions
occidentales et relativise leur portée en rappelant leur
contexte culturel spécifique, les auteurs qui font la
promotion du sommeil solitaire semblent totalement ignorer les
propositions de cette auteure. Leur proposition de départ "
l'enfant doit dormir seul " n'est jamais discutée. Manque
de courage intellectuel ? Peur de l'inconnu ?
Méconnaissance profonde des cultures extra-occidentales ?
Les Français semblent plus frileux que les Anglo-saxons et
préfèrent éviter les conflits, adoptant une
présentation scolastique de leurs travaux comme de leurs
conclusions. Plus grave encore, quand ils sont interrogés
sur ces comportements " marginaux ", car en dehors de leur
schéma classique de pensée, ils balayent ces
expériences en les qualifiant de " pratiques culturelles
extra-occidentales " finalement hors-sujet chez nous.
- Par la suite, quand j'évoquerai globalement les auteurs
français, ces deux auteures ne seront pas comprises dans
cet ensemble.
-
-
- valorisation du sommeil solitaire
- Notre pays se caractérise
aujourd’hui par une valorisation de l’autonomisation des enfants, et le
sommeil solitaire est une norme éducative largement partagée par les experts
de la petite enfance. Une enquête menée sur le
terrain par des chercheurs du Centre
d’Etudes et de Recherches Interculturelles sur la Petite Enfance
(CERIPE) a résumé les arguments exprimés par les
professionnels de la petite enfance à propos de la solitude du bébé durant
son sommeil en quatre thèmes : le manque de temps pour rester auprès de
l’enfant, l’apprentissage nécessaire de la solitude et de l’indépendance, la
peur de la tyrannie de l’enfant, l’impact nuisible de la présence d’un adulte
sur le sommeil de l’enfant (Brisset, 2000).
- Les mères françaises
attendent donc de leur bébé qu’il « fasse ses nuits » à un âge déterminé
(souvent 2-3 mois), ou à un stade précis de son développement (le critère de
choix étant alors le poids de l’enfant, ici 5 kg) (Challamel, 1993). Avant ce
moment, il est admis que le bébé qui le réclame a besoin d’être nourri la
nuit. Mais cet espoir de nuits ininterrompues est souvent déçu, car il arrive
fréquemment que les nourrissons réveillent encore leurs parents passé ces
délais. Les difficultés à l’endormissement et les réveils nocturnes sont en
effet une réalité partagée par de nombreuses familles, comme le montre des
études menées en Occident (Sadler, 1994, Anders, 1992). La réponse
occidentale face à ces difficultés ne sera presque jamais de rapprocher
l’enfant de sa mère. Le plus souvent ce sont des méthodes d’apprentissage de
la solitude (Challamel, 1993) ou la recherche et résolution de difficultés
relationnelles ou familiales (De Leersnyder, 1999) qui seront proposées.
Pourtant d’après ce que nous venons de voir, la proximité nocturne mère-bébé
qui se traduit par le fait de dormir ensemble, est associée à des fréquences
de tétées élevées, des durées d’allaitement plus importantes. C’est aussi une
réponse apaisante aux besoins de proximité de l’enfant. Proposer aux parents
de dormir avec leur bébé pourrait donc faciliter leur tâche, en favorisant
l’allaitement et le sommeil de la famille (Roques, 2002).
-
- Dans le même ordre d'idée la régularité et le calme sont
présentés comme indispensables. Ainsi, les siestes sont supposées être faites
toujours à la même heure, de même que l'endormissement suivre un schéma
prédéterminé. Les journées et les nuits se suivent et se ressemblent. Des
moyennes sont données, concernant la durée et la fréquence des siestes comme
la durée des nuits, en fonction de l'âge de l'enfant. Respecter l'enfant
c'est alors respecter la régularité des horaires et le silence.
- En ce qui concerne l'environnement du bébé
durant son sommeil, les discours vont de la rigueur la plus ferme
dès les premiers jours, à une modulation des
exigences selon l'âge de l'enfant. Les plus rigoureux
semblent aujourd'hui céder le pas en France à une
méthode plus douce, qui envisage le partage de la chambre
les premières semaines, parfois les premiers mois avec plus
de sympathie. Dans " Mon enfant dort mal ", M.J. Challamel et
Marie Thirion (85) invitent les mères à dormir avec
leur bébé durant les toutes premières
semaines. Isabelle Gravillon dans " Le sommeil des
bébés " (129) propose aux parents de garder le
bébé à leurs côtés les six
premiers mois. Mais le bébé doit toujours regagner
sa propre chambre, au plus tard au bout de quelques mois,
où il est censé passer la nuit seul,
éventuellement avec un aîné. Les repas
nocturnes sont tolérés les premiers mois
(très souvent la limite est fixée à 2-3 mois
ou à un poids de 5kg-5kg500) et dans quelques cas
particuliers (maladie, peur,
) il sera autorisé de
prendre le bébé avec soi . Ensuite, en dehors de
cette période et de ces exceptions, le bébé
est censé " faire ses nuits " : si cela n'est pas le cas,
la responsabilité en incombe aux parents qui ont la charge
de faciliter le sommeil solitaire de leur bébé.
- S'il arrive que le sommeil partagé soit
considéré comme une option, par André Kahn
dans " Le sommeil de votre enfant " (37), par Susan Gottlieb dans
" Les problèmes de sommeil des enfants " (78), par Peretz
Lavie dans " le Monde du sommeil " (107), c'est toujours avec des
réserves (par exemple il sera question de dormir dans la
même chambre que l'enfant, mais d'éviter de partager
le même lit), et seulement comme méthode permettant
de résoudre une difficulté ponctuelle.
-
- De nombreux auteurs suggèrent une grande rigueur devant
les pleurs de l'enfant, et invoquent les mauvaises habitudes qui
pourraient être prises, si le bébé est nourri
la nuit, ou si les parents interviennent par contact direct (c'est
le cas de M.J. Challamel et Marie Thirion dans " Mon enfant dors
mal " (85), et de R. Ferber dans "Protéger le sommeil de
votre enfant " (130).
- Dans tous ces cas, l'enfant devra apprendre plus ou moins
rapidement à dormir seul, et des limites doivent être
mises à la proximité mère-bébé.
Des arguments sont proposés pour asseoir de telles
recommandations, nous les analyserons dans le chapitre
suivant.
- Les problèmes de sommeil sont de nos jours d'une
ampleur qui justifient l'édition de brochures
d'information, comme par exemple " Le sommeil du nourrisson ou
dormir comme un bébé " édité par
PROSOM qui reprend les informations habituelles dans notre
société et déconseille d'endormir un
bébé dans le lit de ses parents.
- Toutes ces recommandations sont reprises dans les publications grand-public qui permettent d'avoir une idée du poids
relatif des deux méthodes, le sommeil solitaire d'un
côté, le sommeil partagé de l'autre (annexe
1). Une majorité d'articles propose la séparation
comme seule alternative raisonnable pour faciliter le sommeil des
bébés. La proximité est parfois
tolérée les premières semaines, mais elle
doit être maîtrisée, et l'autonomie reste
l'objectif de toutes ces descriptions. Cependant l'influence du
mouvement américain qui favorise le lit familial commence
à se faire sentir, des articles dans la presse grand-public
ont évoqué le lit familial comme une option
possible, y compris pour des enfants âgés de
plusieurs années, et quelques voix se sont
élevés pour défendre ce comportement. Il ne
s'agit pas encore d'une révolution des comportements et des
mentalités, mais tout de même, le mur du sommeil
solitaire se lézarde un peu.
-
-
- résolution des problèmes
de sommeil
- La grande question reste la résolution des
problèmes de sommeil. En France, c'est Marie Josèphe
Challamel et Marie Thirion (85) qui ont les premières
traduit ces propositions pour le grand public. L'idée de
base de cette méthode est de faire en sorte que le
bébé associe l'endormissement à un certain
type d'environnement qui exclue la proximité avec un
adulte. Puis de répondre d'une certaine façon aux
réveils nocturnes et de ne pas s'écarter de ces
schémas.
-
- Endormissement
- -pour apprendre au bébé à s'endormir
seul, éviter de le laisser s'endormir au sein (en tout cas
de façon systématique) et lui laisser la
possibilité de s'endormir seul en le posant dans son
berceau non endormi ;
- - adopter des rites d'endormissement comme l'utilisation
d'objets de transitions que le bébé peut manipuler
seul et retrouver en permanence à ses côtés
;
- -si le bébé pleure ou appelle, lui expliquer
qu'il doit dormir, puis le laisser un certain temps seul, sans
intervenir, y compris s'il pleure ;
- - pour ne pas plonger le bébé dans l'angoisse et
respecter son besoin de sécurité, après cette
période, aller voir le bébé, le rassurer par
la voix sans le prendre dans les bras et le laisser à
nouveau seul ;
- - si le bébé appelle encore, attendre un peu
plus longtemps que la fois précédente, avant de
retourner le voir et le rassurer, toujours de la même
façon ;
- - répéter ainsi jusqu'à ce que le
bébé s'endorme enfin.
- Les périodes durant lesquelles le bébé
est laissé seul, quel que soit son comportement, augmentent
en durée progressivement, sans toutefois dépasser
une limite supérieure (en général 15 ou 20
minutes).
-
- Pendant la nuit
- - en cas d'appel nocturne, s'assurer que le bébé
va bien, sans le prendre dans les bras, le rassurer de la voix et
sortir de la pièce ;
- - s'il pleure, répéter les actions
décrites pour l'endormissement.
-
- Il s'agit pour l'enfant d'un apprentissage par habituation :
on met l'enfant dans la situation dont il est censé
s'accommoder, en espérant que progressivement il
s'habituera à son environnement (ici la solitude) ;
parallèlement, on encourage des comportements
d'autosatisfaction autonomes. La fermeté dans les
intentions des parents est présentée comme
indispensable. Après une période difficile,
où le bébé appellera ces parents (plusieurs
nuits d'après ces ouvrages), le bébé devrait
adopter le comportement préconisé pour finalement
s'endormir et se rendormir seul.
- Cette éducation doit débuter avant un certain
âge (souvent avant trois mois) : une période sensible
est propice à l'apprentissage. Au-delà, celui-ci ne
pourra plus se mettre en place aussi facilement : l'enfant aura
pris de mauvaises habitudes (voir plus loin). Les auteurs
insistent souvent sur la qualité de l'environnement diurne
de l'enfant : qualité des relations humaines, respect des
besoins de sommeil diurne, etc. Ces recommandations sont
très largement reprises par l'ensemble des magazines
grand-public.
|