▌ ▌

Homepage

Accueil
sommaire
pleurs
réveils
situation
avantages
en pratique
sécurité
difficultés
questions (1)
questions (2)
photos

Quelques difficultés de sommeil quand on dort avec bébé

 

 

Cauchemars ou terreurs nocturnes

Que faire lorsque votre enfant a des cauchemars, ou pleurs la nuit sans qu’il y ait de causes apparentes ? Ce n’est pas avant un ou deux ans que l’enfant peut avoir des cauchemars. Ces rêves effrayants peuvent causer des gémissements, des cris, qu’il est parfois difficile de calmer. Là encore, quand vous dormez avec votre bébé, vous pouvez intervenir dès les premiers symptômes : agitation des membres, gémissements, pleurs. Rassurez le bébé en lui proposant à téter s’il tète encore et s’il l’accepte, enveloppez-le de vos bras, parlez-lui calmement. Dans certains cas, votre enfant semble impossible à calmer, il refuse tout contact, crie « non ! ». Parfois attendre patiemment est la seule chose à faire. Et dès qu’il l’accepte, calmer le de la meilleure manière possible. Ici, rien ne vaut l’expérience et la connaissance intime que chaque parent a de son enfant. Certains sont apaisés par un verre d’eau, par un petit tour dans la maison ; d’autres préfèrent se rendormir au son de votre voix.

 

Difficultés d’endormissement

Si votre enfant met très longtemps pour s’endormir, peut-être pourriez-vous différer son heure de coucher. Car ne s’endorment que les enfants fatigués (c’est à peu près la même chose pour nous). Au fur et à mesure que votre enfant grandit, ses besoins en sommeil diminuent. Il saura également mieux lutter contre le sommeil, et dans certaines circonstances particulières, il mettra plus de temps que d’habitude pour s’endormir. Peut-être également est-il temps de proposer plus d’activités dans la journée et de se passer de siestes de temps en temps (il peut y avoir des jours avec siestes, et des jours sans). Essayez de faire de l’endormissement un moment  agréable pour vous : peut-être votre enfant ne sera-t-il pas gêné par une petite lumière vous permettant de lire ; j’ai ainsi profité de ces moments de calme pour échafauder des plan de chapitres et des arguments pour mes travaux d’écriture.  Vous pouvez changer l’endroit de l’endormissement : soit un endroit plus calme si vous avez l’impression que le bruit gêne votre enfant ; soit au contraire un endroit un peu animé, où l’enfant se sentira en sécurité. Et pourquoi ne pas vous laisser guider par votre enfant ? Il vous dira lui-même qu’il souhaite se coucher, voire même ira tout seul dans son lit. Trop jeune pour parler, il vous montre souvent qu’il a sommeil. Ou tout simplement, fini par s’endormir (sur son tapis de jeux, dans un transat, dans vos bras, …).

 

Diminuer le nombre de tétées nocturnes

Quel plaisir de donner le sein en dormant à son bébé au creux du lit ! Nous en sommes tous convaincus, mais il arrive parfois que les bébés tètent vraiment très souvent, et que cela gène sa mère pour dormir. Par exemple Nolwen, qui a 9 mois tète toutes les heures. Laissant sa mère, Nadine, épuisée le matin, sans force, car elle a beaucoup de mal à se rendormir entre des tétées aussi fréquentes. La première chose à essayer est de proposer plus souvent le sein à votre bébé le jour (le soir en rentrant du travail, le matin avant de partir) Il est possible d’espacer les tétées, par exemple en chuchotant « chhhutttt, dodo », au moment du micro-réveil, ou bien en caressant ses cheveux, en massant son dos. Quand vous lui donnez le sein, essayez d’écourter les tétées, rendez-les un peu moins confortables pour votre bébé afin qu’il lâche le sein plus rapidement. Vous pouvez également modifier légèrement l’arrangement nocturne, éloigner un petit peu votre bébé, ou l’endormir dans un autre lit. Parfois il suffit de quelques centimètres de plus pour que vous ne soyez pas réveillé par des bruits de succion ou autres que font les bébés en dormant. Il ne s’agit pas de laisser le bébé pleurer, mais plutôt de ne pas bondir sur lui au premier bruit. Vous pouvez également demandez l’aide du papa, qui peut jouer un rôle important à ce moment précis. Il peut essayer de s’occuper de son bébé durant au moins une partie de la nuit, ou pour certains réveils. Le bébé pourra protester au tout début et son père pourra le promener dans la maison, le bercer, etc. Il aura donc besoin de pouvoir récupérer de ses nuits écourtées dans la journée (méthode à essayer durant un week-end par exemple). Le principal est de rester souple, et de savoir que tout ne se règle pas en quelques nuits. En tâtonnant vous trouverez votre solution.

 

Difficultés passagères

Il arrive qu’un bébé se réveille certaines nuits durant une heure ou deux, sans trop qu’on sache pourquoi. Les « trucs » habituels ne lui ont pas permis au bébé de se rendormir (tétée au sein, caresse, …). Si le bébé pleure, les parents s’inquiètent, pensent  à une maladie, à une dent, à un mal de ventre. Il y a toujours dans la vie d’un parent des moments où on ne sait pas trop quoi faire. Le plus souvent, la cause de ces pleurs restera inconnue. Dans tous les cas, rester à proximité du bébé l’aidera à surmonter ce moment. Il peut être difficile parfois de supporter des pleurs qui semblent interminables : si vous vous sentez fatiguée n’hésitez pas à passer le relais et à regonfler vos batteries. Et si vous êtes inquiètes, ce qui est normal car les pleurs sont toujours l’expression d’un mal être, n’hésitez pas à consulter un médecin. Je me souviens que Camille pleurait ainsi, certaines nuits, pendant une bonne heure. Elle refusait obstinément de téter ce qui d’habitude la plongeait dans le sommeil ; je me promenais alors avec elle au salon, en essayant de la calmer par des bercements, des chansons, des murmures. Et quand elle acceptait à nouveau de téter, je savais la partie gagnée : elle sombrait rapidement dans le sommeil. Je ne saurai jamais quelle était la cause de ses pleurs.

 

Et quand vraiment on ne veux plus ?

Il arrive que dormir avec son enfant génère plus de désagrément que de plaisir. Un enfant qui dort en bougeant beaucoup, un autre qui veut tout le temps téter ; un parent fatigué ou irrité, une nouvelle naissance qui rend le lit trop petit. Quand un adulte ressent véritablement qu’une évolution serait souhaitable, la première des choses à faire est d’en parler. Quel que soit l’âge du bébé, lui parler permet à l’adulte de s’exprimer, et parfois même de clarifier son raisonnement, ses sentiments. Ses attentes, l’intonation, le regard, toute la communication non-verbale qui accompagne les paroles sont autant de signaux que l’enfant va capter et analyser. Pour se comprendre, c’est un premier pas indispensable. Ensuite, des aménagements pratiques peuvent améliorer la situation. Vous pouvez passer du lit familial à la chambre familial (le bébé dort dans son propre dispositif de sommeil, particulièrement efficace pour les bébés remuant). Il est possible d’être ferme, c’est à dire d’adopter une attitude avec conviction, sans violence.

Dans le cas du sommeil partagé mère-enfant dans la chambre de l'enfant, la mère rejoint ce dernier quand il l’appelle la nuit. A partir de 2 ans, parfois avant, parfois après, il arrive que l’enfant appelle moins, ou presque plus. Cette solution permet ainsi de diminuer progressivement la proximité nocturne, tout en restant à l’écoute du besoin de l’enfant.

Vous pouvez également proposer à votre bambin d’aller dormir avec un frère ou une sœur aînée (particulièrement efficace à partir de 2 ans), en faisant valoir un nouveau lit, une nouvelle lampe de chevet que l’enfant pourrait allumer et éteindre à sa guise, bref, une promotion de « grand », source de fierté. Pour que votre enfant soit rassuré, n’hésitez pas à lui dire que vous autorisez les retours en arrière : un matelas peut rester dans la chambre des parents, en cas de besoin ; ou bien l’enfant peut retourner dans le lit des parents en fin de nuit. Virginia préparait un déménagement car son mari était muté à Paris. Parti quelques mois plus tôt, le père avait laissé sa femme et ses trois enfants à Lyon. Virginia racontait en riant que l’un de ses fils avait pris alors l’habitude de la rejoindre dans son lit la nuit. Il devait avoir six ans. Jusqu’à l’âge de 7-8 ans, les enfants peuvent avoir besoin de proximité. Et même après, certains n’aiment pas dormir seuls. Par contre, des arrangements peuvent être proposés qui ne lèsent pas le besoin des parents soit de dormir tranquillement (sans trop de bruit ou d’agitation) soit d’avoir des moments d’intimité. Plus l’enfant est grand et plus il est facile de lui expliquer vos propres besoins, pour trouver ensemble une solution satisfaisante pour tous. Dans tous les cas, faites preuve de patience : il n’est pas raisonnable d’attendre d’un petit bébé de six mois qu’en deux ou trois nuits il s’adapte à une nouvelle situation sans manifester sa réprobation. Laisser pleurer un enfant ne devrait jamais être une option délibérément choisie. Il est possible de faire évoluer favorablement une situation en douceur, en respectant les besoins fondamentaux de son enfant, c’est-à-dire affection et sécurité[1]. Et si votre enfant exprime de la tristesse devant cette nouvelle situation, réconfortez-le, même si vous êtes décidé à maintenir le changement. Reconnaissez son chagrin en l’évoquant avec lui, et prenez-le dans vos bras pour ne pas laisser le doute s’installer : vous l’aimez toujours !


 


[1] Un excellent livre, malheureusement disponible uniquement en anglais, traite des difficultés de sommeil et de leur résolution sans pleurs (je le conseille aux parents confrontés à des difficultés et qui ne souhaitent cependant pas se séparer de leur bébé la nuit) : The no-cry sleep solution, Elizabeth Pantley, Contemporary Books, 2002.