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En pratique

 

Un apprentissage

Dormir avec son enfant est un processus en évolution permanente. Au fil des jours, un apprentissage[1] se fait, qui permet aux adultes et à l’enfant de se synchroniser et de s’adapter les uns aux autres. Nous l’avons vu avec l'allaitement maternel, comportement biologique naturel, qui nécessite cependant un apprentissage par imprégnation et pour lequel on évoque souvent les premiers jours ou les premières semaines comme une période dite « sensible ». Plus l’apprentissage est précoce, plus il sera facile[2] (rappelons qu’il est normal pour l’être humain de dormir avec son bébé dès la naissance). Les premières semaines de vie du bébé sont un temps d’adaptation où de nombreux comportements se mettent en place. Dans des contextes favorables, c’est à dire avec des parents attentifs, le bébé sera dans de bonnes conditions pour apprendre des choses aussi fondamentales que manger, dormir, communiquer avec ses parents. Il s’agit alors de la mise en place de ces comportements essentiels pour ce bébé-là dans cette famille-là. Mais cette période est également très sensible à l’environnement : un bébé à qui des biberons sont proposés va très vite désapprendre à téter le sein. De la même façon, un bébé qui sera laissé seul la nuit de façon habituelle pourra être beaucoup moins habile à se positionner correctement contre l’adulte, ou à téter allongé quand il sera mis dans le lit contre sa mère de façon ponctuelle. Ces comportements sont également appelés à évoluer au fil du temps, au fur et à mesure de l’acquisition de nouvelles capacités du bébé. Cette dynamique s’appuie également sur des capacités innées et des acquisitions antérieures. Un nouveau-né ne dort pas de la même façon qu’un bébé de 6 mois, lui-même fort différent d’un enfant de deux ans. Avoir dormi avec son bébé dès les premiers jours est sans doute un élément capital pour s’adapter parfaitement et progressivement au sommeil partagé avec ce même enfant devenu un bambin. C’est vrai du point de vue de l’enfant comme du point de vue des adultes. Cela explique certaines déceptions de parents mettant en place l’option « sommeil partagé » au bout de plusieurs mois : il y a un certain retard à rattraper ! Cela peut expliquer également que le lit partagé soit parfois dangereux chez nous. De même que des enfants très rarement portés par leurs parents ne développent pas les mêmes capacités motrices que les enfants très souvent pris dans les bras, les bébés qui ne dorment pas dès les premiers jours avec leur mère ne développeront pas les mêmes aptitudes que les bébés qui ont toujours dormi contre un adulte. Il faudra dans ce cas redoubler de vigilance (voir chapitre « sécurité »).

 

Les différentes façons de « partager le sommeil »

De nombreuses familles ont pratiqué le sommeil partagé en l’adaptant à leur situation propre. Il s'agit le plus souvent d'un compromis entre les désirs et besoins de chacun, le contexte familial, et des normes socio-culturelles. Cet équilibre peut être amené à évoluer, au fil du développement des enfants, de l’évolution de l'architecture familiale, des circonstances.

En voici les principales modalités. Non pas comme modèles à suivre d’une façon rigide, mais plutôt comme des guides pour vous permettre d’inventer votre mode de vie nocturne original.

La sécurité est évoquée plus en détail après.

 

- Le lit familial.

Comme son nom l’indique, la famille dort dans un seul lit. Cette solution est une adaptation du tatami familial japonais. Souvent, le lit sera de taille plus importante que le lit double de largeur habituelle (140 cm) : 160 cm, 180 cm (deux lits une place), ou plus, pour accueillir confortablement toute la famille[3]. Une solution qui assure la sécurité de tous et permet des agencements multiples consiste à utiliser des matelas posés à même le sol, les uns contre les autres. Le bébé dort avec ses parents, parfois un ou plusieurs enfant complète la chambrée. Chacun peut avoir sa place, ou bien il peut ne pas y avoir de place fixe. Le plus souvent, le bébé dort contre sa mère. Le père peut dormir alors contre sa compagne, ou contre son bébé (celui-ci est alors au milieu du lit).

 

- La chambre familiale.

Les enfants dorment dans la chambre des parents sans partager leur lit. Par exemple, le berceau du bébé est placé contre le lit des parents, du côté de la mère le plus souvent. Pour des jeunes enfants qui dorment dans un lit à barreaux, une possibilité est d’enlever un des grands côtés du petit lit d’enfant, et de placer celui-ci contre le grand lit des parents, en « side-car ». Ces solutions permettent à la mère de donner le sein pratiquement sans avoir à bouger. Après la tétée, le bébé retourne dans son lit, ce qu’il fait parfois tout seul. Des enfants plus grand peuvent avoir leur lit plus loin, contre un mur de la chambre.

Durant les vacances, cette situation de cohabitation est fréquente de façon fortuite dans des logements souvent exigus. Et également dans les familles nombreuses, ou tout simplement quand le nombre de pièces ne permet pas la mise à distance du bébé, ce qui n’est pas rare.

Dans ce cas, il peut arriver que le bébé passe une partie de la nuit contre sa mère, notamment à l’occasion des tétées.

 

Dans ces deux situations, que ce soit dans le lit des parents ou à côté, l’enfant est amené à dormir dans la chambre des parents. L’expérience montre qu’une fois endormi, un enfant ne sera pas facilement réveillé par une ambiance sonore et des activités « normales » : il est donc possible de lire, de discuter, de regarder la télé, aux côtés d'un enfant qui vient de s’endormir. Mais là encore, il convient de s’adapter à son enfant et à son seuil de tolérance au bruit.

 

-Le lit partagé mère-bébé ou père-bébé

C’est en général la solution choisie quand le père ne souhaite pas avoir le bébé dans son lit ou sa chambre[4].  Cela peut être une solution également quand l’un des parents a des horaires de travail décalé par rapport au reste de la famille. La mère (ou le père) dort avec son bébé, sans son compagnon (ou sa compagne). Un lit adulte d’une seule place peut alors convenir. Cela laisse la chambre des parents libre pour des activités bruyantes (comme écouter de la musique). C’est une méthode fréquemment adoptée quand un jeune enfant qui dormait habituellement dans sa propre chambre et dans un grand lit, tombe malade et que les parents souhaitent le surveiller ou tout simplement le réconforter de leur présence. Dans certaines familles, la mère dort avec le bébé, et le père dort avec des enfants plus âgés. Ailleurs, le père dormira sur le canapé du salon, laissant sa femme et le bébé dormir dans le lit parental.

 

-La chambre d'enfant partagée

L'adulte se déplace pour dormir dans ce qu'on appellera la chambre d'enfant. Cette fois, il ne dort pas dans le même lit que l'enfant, mais dans un autre lit (ou un matelas posé sur le sol, un futon que l’on déplie occasionnellement, un fauteuil réglable). En général  l'adulte ne passe qu'une partie de la nuit dans la chambre, le plus souvent durant l'endormissement, parfois la fin de la nuit, à partir du premier appel de l'enfant. Cela concerne généralement des enfants d’un certain âge, qui ne sont plus allaités, ou qui sont malades.

 

 

L’essentiel des différentes organisations nocturnes pour faire dormir son enfant

  • Le lit familial : le bébé dort avec ses deux parents, en général à côté de sa mère

  • Le lit mère-bébé ou père-bébé : le bébé dort avec un de ses parents, l’autre dort ailleurs

  • La chambre familiale : le bébé dort dans son propre dispositif de couchage dans la chambre des parents ; il peut être accueilli ponctuellement dans leur lit (lors des tétées par exemple)

  • Un parent dort dans la chambre d’enfant, souvent en utilisant un lit d’appoint (par exemple lors d’une maladie)

 

 

Chacun trouve sa solution

Toutes ces solutions peuvent se succéder, s’adapter, se compléter, durant la même nuit, ou au fil des mois. Par exemple, le bébé peut être endormi dans un berceau, puis amener dans le lit des parents à son premier réveil la nuit. Ou au contraire s’endormir dans le lit des parents, puis être porté dans un lit à barreau placé contre leur lit. Après une période où le bébé aura dormi entre ses parents, il pourra être mis dans un lit d’enfant en « side-car » durant quelques mois, et enfin, toujours dans ce même lit, contre un mur de la chambre avant de rejoindre sa propre chambre. On le voit, les possibilités sont démultipliées : la souplesse est l’élément de base du sommeil partagé, car il s’agit avant toute chose de s’adapter à son enfant et à son évolution en douceur.

Souvent, des enfants de 3 ou 4 ans qui dorment habituellement dans leur chambre, reviendront de temps en temps dans le lit des parents, au petit matin. Des périodes de « régression » sont tout à fait normal (maladie, moment critique, nouvelles acquisitions,…) : dans ces cas, il est fréquent que l’enfant ait à nouveau besoin de la proximité de ses parents, surtout la nuit.

 

L’endormissement

Un enfant qui n’a pas sommeil ne s’endormira pas facilement, quelles que soient les conditions. Le sommeil est en grande partie une fonction physiologique qui échappe au contrôle de la volonté. Il est important de tenir compte de l'état du bébé. Les besoins en sommeil des enfants sont supérieurs en terme de durée totale à ceux des adultes. C’est pourquoi la nuit des jeunes enfants commence souvent avant la nuit des parents. L’enfant qui sait que sa mère ou un autre adulte viendra le rejoindre pour dormir avec lui ou que l'on répondra rapidement à son appel est rassuré, et s’endort plutôt facilement. Le contact corporel avec l’adulte est parfois nécessaire, dans d’autres cas sa présence dans le champ visuel de l'enfant peut suffire, cela dépend beaucoup de son âge. L’obscurité n’est absolument pas indispensable pour le jeune enfant : l’adulte peut donc en profiter pour lire, écrire,….Si l'enfant est allaité, une façon très commode de l’endormir sera de lui donner le sein. Ce temps partagé de l’endormissement est un moment de calme et de détente dont l’adulte peut également profiter, avant d’entamer sa soirée. Bien sûr, la lecture d’un livre ou autre jeu calme sont des préludes plus « classiques » à l’endormissement ; ils pourront également trouver là leur place.

Enfin, n’oubliez pas que le bruit modéré rassure souvent les enfants et que le silence est finalement plus angoissant qu’autre chose : poursuivez vos activités habituelles, n’éteignez télévision et radio que si vous êtes certains que cela gêne votre bébé. Savoir que ses parents poursuivent leurs activités habituelles, entendre des bruits familiers, rassure les enfants.

Quand l’endormissement n’est pas vécu comme une mise à l’écart ou comme une séparation, il aura toutes les chances d’être rapide et de ne poser aucun problème, ni aux parents, ni à l’enfant. Et même s’il dure un certain temps, en le considérant comme un échange relationnel digne d’intérêt et en profitant de ce moment de calme pour se reposer également, l’adulte qui se charge de l’endormissement en retirera lui aussi du plaisir. Vous voyez qu’il s’agit ici d’une façon radicalement différente d’envisager le sommeil de l’enfant. Très souvent les spécialistes français vous présenteront au contraire l’endormissement comme un temps de séparation, et vous proposeront de le faciliter avec des doudous ou autres leurres. Ici, au contraire, je vous invite à le considérer comme un moment d’échanges qui se prolongeront toute la nuit. Dans certaines familles, les enfants ne sont pas mis au lit : ils y vont de leur propre initiative, quand ils en ressentent le besoin. Nous avons souvent très peur de nous sentir débordés si nous accordons cette liberté, mais l’expérience montre que ces enfants ont une durée de sommeil qui correspond à leurs besoins, et que l’heure de lever étant presque toujours imposée (départ au travail, à la crèche, à l’école, …), le moment du coucher sera souvent régulier.

 

Le cas particulier des siestes

Je regroupe ici toutes les périodes de sommeil de l’enfant durant la journée. En général les adultes ne dorment pas à ce moment là (la sieste n'est pas une pratique courante en France, contrairement à d'autres pays). Souvent les enfants n’aiment pas non plus rester seuls durant ces siestes et apprécient la présence d’un adulte. Il est alors possible pour celui qui s’en occupe de rester auprès de l’enfant jusqu’à ce qu’il s’endorme (et de profiter ainsi de quelques minutes de calme et de repos en milieu de journée). Les jeunes bébés apprécient souvent de dormir dans le porte-bébé ou dans la poussette : le mouvement est un élément propice à l’endormissement. Il n’est pas nécessaire d’instaurer une régularité artificielle ni des durées prédéterminées pour ces temps de repos. De nombreux parents ont le souci de « régler » leur enfant en général pour prévoir certaines activités qui nécessitent l’absence de l’enfant. Ou tout simplement parce qu’ils sont convaincus qu’un de leur rôle est de proposer une hygiène de vie à leur enfant, hygiène qui comprend la régularité. Mais notre vie est de toute façon rythmée. Quelles que soient nos activités, des horaires doivent souvent être respectés : le travail des parents, les heures de lever, les heures de repas, les horaires de crèche, de garderie ou de l’école des aînés, autant de « donneurs de temps » incontournables. Inutile d’en ajouter d’autres. Un jeune enfant fatigué s’endormira très facilement si quelques conditions sont remplies. Que la sieste débute à 10h, 14h ou 16h, quelle importance ? Qu’il dorme une fois 2 heures ou trois fois 40 minutes, quelle importance ? Cela ne l'empêchera pas de s’endormir le soir au moment où la maisonnée devient un peu plus calme, ni de manger avec les autres (à moins qu’il ne dorme pendant le repas, mais un repas sauté n’est pas une catastrophe alimentaire surtout si le bébé est allaité). Cette irrégularité pourra également s’observer sur plusieurs jours : certaines journées sont remplies et actives, et l’enfant ne dort pratiquement pas. D’autres seront propices au repos et à la récupération. Par exemple, le mercredi, avec les grands à la maison, bien souvent Marin ne faisait pas de sieste, et ce dès 20 mois. Une attitude confiante et attentive permettra à chaque parent de comprendre le besoin de son enfant et d’y répondre le mieux possible. De toutes les façons, et quoiqu’on y fasse, un enfant fatigué s’endort. A peu près n’importe où. A peu près n’importe quand.

Ceci étant dit, l’adulte peut, dans une certaine mesure, influer sur le rythme veille/sommeil de l’enfant. Je me souviens de Camille, à deux ans, qui pouvait passer toute une journée sans dormir, très facilement. Et c’est vrai que s’il lui arrivait de s’assoupir quelques minutes dans l’après-midi, son heure de coucher en était de beaucoup retardée : quand elle me paraissait en forme, je veillais à lui proposer des activités suffisamment stimulantes pour qu’elle ne ressente pas le besoin de dormir, et pour profiter de soirées calmes quand elle s’endormait avant 9 heures. C’était la même chose pour Léo, alors âgé de trois ans : quand il rentrait chez lui en poussette, en fin d’après-midi, sa mère lui donnait un petit jouet pour l’occuper quelques minutes. Sinon, les mains vides, Léo s’endormait tout de suite, en général pour quelques minutes seulement, et mettait ensuite énormément de temps à s’endormir le soir. Mais ce qui est valable pour l’un, ne l’est pas pour l’autre. Certains jeunes enfants ont besoin de faire la sieste, parfois même encore à 5 ans. Le principal est de s’adapter à l’enfant, et de tolérer des variations dans les habitudes : de toutes façons, elles évoluent avec l’enfant et toujours plus vite qu’on ne s’y attend.

 

Dormir avec son bébé les premières nuits

Il vaut mieux savoir que les premières nuits qui suivent une naissance ne sont sans doute pas les plus reposantes pour une mère. Une femme qui vient de mettre au monde un bébé voit toute son énergie mobilisée en direction du nouveau-né, ses sens et son esprit en alerte maximale pour en prendre soin. Son sommeil est forcément modifié pour pouvoir rapidement répondre aux appels du nouveau-né. La naissance représente un bouleversement profond, contre lequel il est impossible de lutter : éloigner le bébé en le plaçant à la pouponnière n’apaisera pas sa mère. Bien au contraire.

Les premiers jours et les premières nuits, faire connaissance avec le bébé, s’adapter à sa demande, mettre en route l’allaitement, occuperont tout l’esprit et toute l’énergie de la mère. Elle est naturellement équipée pour s’adapter d’un point de vue physiologique et psychologique à cette situation mais l’environnement n’est pas toujours favorable à la mise en place des premiers liens. En particulier, de nombreuses maternités proposent aux mères de laisser leur bébé à la pouponnière la nuit, surtout la première. Malgré de nombreuses études qui montrent que ces séparations sont défavorables à l’allaitement, ces pratiques restent courantes chez nous. Il vaut mieux être informé des pratiques en cours dans la maternité que vous avez choisi (éventuellement, cela pourrait être un critère de choix). De toutes manières, votre bébé n’appartient pas à l’hôpital : vous êtes en droit d’exiger sa présence à vos côtés. La charte de l'enfant hospitalisée prévoit que « un enfant hospitalisé[5] a le droit d'avoir ses parents ou leur substitut auprès de lui jour et nuit, quel que soit son âge et son état ». Elle est aujourd'hui inscrite dans le Code de la santé publique (par ordonnance n° 2000-548 du 15 juin 2000).

Si vous souhaitez mettre le bébé dans votre lit, vous devrez prendre quelques précautions pour rendre sa chute impossible, car malheureusement les lits d’hôpital sont très hauts, et un tel accident serait très dangereux. Le mieux est alors de pousser le lit contre un mur si cela est possible. La plupart des hôpitaux ont des barrières amovibles disponibles. La méthode « kangourou » en Amérique du sud préconise de dormir avec le bébé dans une poche kangourou (en fait un morceau de tissu qui maintient le bébé contre le ventre de sa mère), la mère étant en position semi-assise. Si votre bébé n’est pas prématuré, vous pouvez bien sûr vous allonger. Les nouveaux-nés n’ont pas la capacité musculaire de se tourner. Si vous dormez contre lui, vous serez très vite réveillées par ses mouvements, le risque de chute est alors quasiment nul.

 

En cas de césarienne ou si le bébé est malade à la maternité

Si votre bébé est né par césarienne, vous aurez peut-être plus de difficulté à marcher et à bouger les premiers jours. Mettre le bébé dans votre lit pourra être une solution particulièrement intéressante pour favoriser l’allaitement. Si votre bébé est prématuré ou malade, selon son état et les pratiques du service de néonatologie qui l’accueillera, il vous sera ou non possible d’être hospitalisée avec lui. Cette solution devrait toujours rester envisageable. Si le bébé est perfusé, il ne sera pas toujours possible de le prendre auprès de vous. D’autres situations peuvent se présenter : le bébé a un ictère ; certains soins spéciaux sont nécessaires ; il naît avec un handicap. La naissance est alors réellement un acte médical, et vous dépendez encore plus des professionnels de santé et de votre entourage que dans le cas d’une naissance plus habituelle. Dans tous ces cas particuliers, vous êtes encore plus exposés au regard des professionnels que dans une situation plus habituelle. Vous ne pouvez pas bénéficier de l’intimité naturelle qui suit une naissance. Les professionnels qui souvent n’apprécient pas à sa juste mesure le sommeil partagé, sont dans ces cas encore plus réticents. En effet, ils craignent que la mère ne surprotège son bébé quand il est malade ou handicapé, et ils encouragent souvent la séparation comme élément fondamental pour le développement du bébé. L’inventivité et la détermination des parents sont dans ces cas encore plus sollicitées : n’hésitez pas à exiger de rester auprès de votre bébé autant que vous pouvez, car c’est bien dans ces situations difficiles que le bébé a le plus grand besoin de vous. Si vous souhaitez dormir avec votre enfant, vous devez alors imposer votre point de vue encore plus fermement que dans les situations plus courantes.

 

Et pour des jumeaux ?

Je distingue ici le cas de naissances multiples qui, s’il est un cas particulier, ne conduit pas à une surmédicalisation systématique[6]. Il est encore plus précieux dans ce cas pour une mère de pouvoir dormir avec ses bébés. S'occuper d'un enfant est déjà fatigant. A fortiori, deux bébés ou plus, demandent encore plus d'énergie. Tout doit être mis en œuvre pour soulager la mère et lui simplifier sa vie. Il en va de sa santé et donc de la santé et du développement de ses bébés. Le sommeil partagé est alors souvent une condition essentielle pour le confort de toute la famille et un allaitement maternel exclusif.

 

Autres détails pratiques

Quand le bébé dort dans le lit de ses parents, on économise bien évidemment un lit de bébé et toute la literie associée. Par contre, il faudra rester vigilant sur la propreté des draps, et les changer plus souvent que si le bébé dormait ailleurs (un bébé peut régurgiter par exemple). C’est encore plus vrai pour les lits au ras du sol. Cela suppose donc l’achat de quelques paires de draps supplémentaires.

Pour passer des nuits calmes, sans avoir à se lever, il suffit de préparer à portée de la main quelques couches, mouchoirs, biberons quand le bébé n’est pas allaité. Les premiers jours, une petite lampe de poche sera utile pour mettre le bébé au sein correctement, changer une couche, etc. Après quelques semaines, le bébé saura trouver tout seul le sein, et il  sera très rare d’avoir à lui changer la couche (prévoir alors une « grosse » couche pour la nuit).

 

L’essentiel des règles de base pour endormir son bébé

  • Respecter son besoin de sommeil et ne pas le forcer à dormir ni à se coucher

  • Respecter son besoin de proximité et ne pas imposer de séparation

  • Faciliter l’endormissement en restant à proximité, en allaitant, en maintenant une ambiance normale dans la maison.


 


[1] Dans le sens d’une adaptation progressive plus ou moins volontaire, et non d’un enseignement.

[2] On peut même dire « invisible »

[3] « King size » aux Etats-Unis

[4] Si certains pères acceptent avec plaisir de dormir avec leur bébé, tous ne partagent pas cet enthousiasme . Dans certaines sociétés, le père dort avec la mère et le bébé. Dans les autres, il fera chambre à part, au moins au début.

[5] Cependant le bébé qui vient de naître dans une maternité n’est pas considéré comme un bébé hospitalisé : c’est sa mère qui est hospitalisée.

[6] En faisant l’hypothèse que les bébés soient nés à terme.