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Les causes du sommeil
partagé
- Essayons de nous dégager du concept de besoin qu'il est
très tentant d'utiliser ici en renversant tout simplement
ce qui vient d'être dit sur les fonctions du sommeil
partagé et en les transformant les conséquences de
ce comportement en besoins. Qu'est-ce qui peut expliquer qu'un
bébé et sa mère passent leur première
nuit ensemble ? Plaçons-nous au moment précis d'une
naissance. Dans nos hôpitaux modernes ou dans la brousse
africaine , le bébé se retrouve bien vite
posé sur le ventre de sa mère, et commence à
chercher son sein, puis à le téter. La mère
ne se lasse pas de le regarder, de le sentir, de le caresser. Elle
s'allonge avec ce nouveau trésor entre les seins, et tous
les deux se reposent, dans cet état si particulier du post
partum immédiat. Pourquoi alors les séparer ?
Pourquoi emmener le bébé dormir à la
pouponnière ? La mère qui a eu un accouchement
normal et qui va bien peut tout à fait s'occuper de son
bébé dès la première nuit. En fait,
elle n'a rien d'autre à faire que de le mettre au sein, ce
qui apaisera immédiatement le bébé. La cause
principale du sommeil partagé est en fait ici : le
bébé vient de naître, il est tout contre sa
mère et il n'y a absolument aucune raison pour elle de le
mette à l'écart. Et la deuxième nuit
s'enchaîne à la première. Finalement, la
véritable question serait bien : pourquoi séparer le
bébé de sa mère et quelles sont les causes du
sommeil solitaire ? En tentant d'expliquer ce comportement naturel
qu'est le sommeil partagé, nous nous plaçons dans la
position de personnes cherchant à justifier une attitude
primaire basique. Ce qui est tout simplement humain doit-il
être explicité ? Peut-il l'être ?
- En dehors de ces remarques triviales, plusieurs
réflexions pourraient être menées. Les
médecins pourraient s'attacher ici à décrire
les facteurs physiologiques qui prédisposent le
bébé et sa mère à passer leurs nuits
ensemble : équilibre hormonal, stimulation du
système nerveux, alimentation du nouveau-né, etc.
Les psychologues évoqueraient des structures mentales et
des schémas comportementaux en pleine élaboration et
en perpétuelle évolution. Les sociologues et
anthropologues analyseraient quant à eux des
représentations, des systèmes de
références et de valeurs qui charpentent nos
actions. Malheureusement, dans tous ces domaines d'étude,
bien peu de travaux se sont intéressés à ce
comportement, en dehors peut-être des anthropologues qui ont
le discours le plus structuré à ce niveau.
J'espère un jour pouvoir faire le résumé de
recherches et abandonner le conditionnel pour le présent.
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-
Evolution de notre environnement
- Comme les fonctions du sommeil partagé
évoquées ici se sont structurées dans un
environnement tel que l'a connu l'homme préhistorique, donc
très différent de celui que nous connaissons, n'y a
t il pas des modifications du comportement à attendre
depuis des milliers d'années ? La sécurité
physique du bébé est très vraisemblablement
assurée, du moins en grande partie, quand le
bébé dort dans un berceau, loin de ses parents. Mais
nous avons vu que le sommeil partagé avait d'autres
fonctions. D'après les observations scientifiques et
populaires, les comportements du bébé qui ont comme
objectif de le rapprocher de ses parents sont toujours
présents chez le bébé moderne : appels, cris,
agrippement, sont des signaux bien connus des parents aujourd'hui.
Les structures organiques et mentales à l'origine de ces
comportements doivent donc être encore présentes chez
le bébé occidental du XXIe siècle.
- Notre environnement moderne n'est donc pas une raison pour
proposer un changement radical du comportement nocturne de
l'enfant. Certains éléments de la vie moderne, comme
la séparation fréquente du bébé de son
milieu familial durant la journée, donnent au sommeil
partagé un intérêt tout à fait actuel.
Et promouvoir l'allaitement maternel pour des femmes qui ont de
plus en plus souvent des activités professionnelles
implique de proposer toutes les solutions pratiques permettant la
poursuite de l'allaitement au-delà du congé de
maternité. Donner le sein la nuit, avec son
bébé dormant à côté, est la
méthode la plus simple, la plus efficace et la moins
fatigante pour arriver à ce résultat. C'est
certainement parce que nous refusons de voir cette
vérité que nos femmes ont tellement de mal à
maintenir une lactation satisfaisante.
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Une solution économique et
efficace
- Mettons-nous deux minutes à la place de nos dirigeants
et responsables politiques. Face à une augmentation
extraordinaire des dépenses de santé, que penser des
consultations et autres interventions forcément
tarifées de spécialistes pour apprendre aux
bébés (c'est à dire à leurs parents)
comment dormir seuls ? Mettons-nous deux minutes de plus à
la place des parents. Face à des sollicitations multiples
dans leur vie professionnelle, familiale, sociale, pourquoi perdre
un temps précieux et une énergie non
inépuisable à mettre en place des stratégies
complexes pour faire dormir le bébé tout seul ?
Pourquoi faudrait-il se priver d'une solution rapide, gratuite et
le plus souvent agréable pour que toute la famille dorme
facilement et pour faciliter l'allaitement ?
- L'aspect économique est bien rarement abordé
dans ce genre de problématique. Les enjeux financiers sont
en général escamotés, tant il est difficile
chez nous de parler d'argent, surtout de l'argent qui est
gagné. Il est par exemple courant pour un médecin de
se plaindre de la maigre enveloppe budgétaire
accordée à la santé ; il est beaucoup plus
rare qu'il évoque spontanément le fait d'être
payé pour guérir. Et quand il pousse des hauts cris
pour dire que la santé n'a pas de prix, il occulte
totalement que ce prix est en partie celui qu'il perçoit de
la main du patient. La même remarque peut être faite
pour les psychologues. Qui a véritablement
intérêt à ce que les parents trouvent
eux-mêmes leurs solutions pour faire dormir leur enfant
?
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